[Note : mauvais temps de verbe, veuillez m'en excuser =/]
[@Roxy : on laisse au passé composé ou on opte pour le présent?
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Personnage : Axel]
__J'étais persuadé que je finirais par y passer - tôt ou tard. Parce qu'on échappe jamais bien longtemps à un Roxas en rogne. Pas qu'il soit spécialement agressif, non ; plutôt, c'est que par tous les moyens, il vous fera culpabiliser jusqu'à l'os, jusqu'à ce que vous cédiez et lui donniez raison, faute d'arriver à lui tenir tête plus longtemps. Pour tout vous dire, l'obstiné que je suis ne fait pas non plus long feu devant son acharnement à lui.
__Son stratagème est infaillible. Pour mon compte, un simple de ses regards peut suffire à me faire ravaler ma langue au moment venu de lui sortir une de mes répliques fatales. Je suis peut-être un expert de l'argumentation ; lui est passé maître en l'art de la manipulation par les émotions - celles qui devraient me laisser totalement indifférent à ses attaques psychologiques si, réellement, elles étaient aussi inexistantes qu'on me l'a appris.
__Or, il s'avère qu'au moment même où Roxas pose un pied dans la pièce ou je me (cache) trouve, le peu d'assurance qu'il me reste prend ses jambes à son cou et, curieusement, je me sens tout à coup très, voire trop vulnérable. Et ça... C'est pas tellement bon pour moi.
__"Dis-moi, Axel..."
__Et c'est reparti.
__"Hé, si c'est pas Roxas! Mais tu m'as l'air plein de vie, hein!" que je m'essaye, à défaut de pouvoir élaborer une tactique afin d'éviter l'inévitable.
__L'expression qu'il adopte devant mon attitude naive a tôt fait de me refroidir. J'opte plutôt pour...le silence. Hep.
__"Axel, tu
dois m'expliquer."
__Le silence, disais-je.
__Il manifeste bientôt une agitation grandissante, tellement qu'il semble avoir peine à tenir en place. J'imagine qu'il s'agit de la raison pour laquelle il décide de sortir les pieds de son bloc de béton en plein au moment où je m'aprêtais à élaborer un argument (temporairement) suffisant à retarder le moment venu de lui balancer mon chariot de vérités toutes crues et indigestibles.
__Il traverse la pièce en trombes, dans tous ses états. Rien qu'à se trouver en ma présence, je le sens, sa fureur grandit à vue d'oeil. Pour que Demyx le remarque également, c'est bien mauvais signe : il va même jusqu'à mettre de côté sa mine déconfite pour afficher un air passablement perturbé. Il va sans dire qu'il courbe presque le dos de malaise lorsque Roxas s'adresse ensuite à lui :
__"Je suppose qu'à toi, il te parle, pas vrai?"
__Son ton est narquois, voire presque jaloux. Dans un contexte un peu plus décontracté, je reconnais que j'aurais éprouvé un certain mérite, sinon une douce satisfaction personnelle à l'idée d'être la cause d'une pareille réaction. Mais enfin, les choses ne vont pas toujours comme on le souhaite.
__Demyx, pour toute réponse, n'a qu'un timide haussement d'épaules, visiblement embarrassé ; il en sait effectivement plus que son interlocuteur à propos des récents événements, et ce par la force des choses - et parce que la menace qui pèse sur moi n'est pas la même lorsqu'il n'est question que du jugement de Demyx. Remarquez qu'il est nettement plus facile de s'ouvrir à quelqu'un qui ne risque pas de vous sauter au visage à tout moment.
__Insatisfait, Roxas reprend l'assaut sans attendre.
__"Semblerait-il qu'il soit également indigne de ta confiance, Axel. N'est-ce pas?
__- Allons, personne ne fait jamais de confidences à Demyx, je souffle, un peu pris au dépourvu. Faut pas t'en faire, hein!..."
__Le concerné s'apprête forcément à rappliquer ; plutôt que de lui laisser l'occasion de prendre part à, je le devine déjà, notre interminable conflit, je fournis un effort de taille afin de me lever et vais à la rencontre de mon petit
cinq pieds deux de colère noire. J'y vais une fois de plus pour une attitude faussement désinvolte. Lorsque qu'à peine plus d'un (précieux) mètre nous sépare - ah, tiens, il a des taches de rousseur? - je le vois qui se redresse avec ses airs supérieurs...ce qui, il faut bien le dire, est non seulement désolant mais hautement ridicule lorsqu'on pense que le bout de son nez m'arrive tout juste plus haut que le nombril.
__N'empêche. Dans ces circonstances-ci, je suis tenté de croire qu'il vaut mieux le prendre au sérieux - tout en ne cédant pas pour autant à ses provocations. Aussi ne suis-je pas exactement prédisposé à ses enfantillages. Surtout pas
maintenant.
__"Eh bien, Axel?" qu'il me lance, par-dessus tout déterminé à me déstabiliser. Je dois admettre qu'il y arrive un peu trop bien, car mon premier réflexe est d'éviter son regard et de m'attarder sur un Demyx, grouillant dans son siège, dont les prunelles m'interrogent - me
supplient de faire avec lui le point sur la situation. Pour peu, je dirais qu'il manifeste plus de détresse que moi. Remarque, ça n'a rien d'étonnant, vu sa propre position dans cette affaire.
__Mon attitude est celle du type qui en a un peu trop lourd sur la conscience - et ça, Roxas ne le sait que trop bien. Je parie qu'il prend le plus grand des plaisirs à jouer avec mes nerfs. Mais je ne fléchirai pas, au grand jamais!
__J'ai un rire jaune, témoignant de mon propre malaise que je tente désespérément de dissimuler. J'ignore combien de temps je tiendrai encore, mais je m'étonne de ne pas avoir déjà capitulé.
__"Allons, Rox! je m'esclaffe, lui faisant face à nouveau. Tu ne m'as pas dit, quel bon vent t'amène? Je n'espérais pas te revoir de sitôt."
__Ce qui est entièrement vrai, en un sens, mais complètement faux aussi. Des semaines durant, j'ai souhaité le revoir, et maintenant que je l'ai juste-là, devant moi ; ah! je donnerais tout l'or du monde rien que pour...
__...
ne me regarde pas comme ça!__"Ne te moque pas de moi, au moins, bougonne-t-il. Tu sais pertinemment que j...
__- Aie, aie! Mais c'est que je te sens tendu, mon grand. Tu ne crois pas qu...?
__- Je ne te demande seulement que de prendre un instant de ton précieux temps afin de...
__- Bon, bon. Assez, hm?"
__À contre-coeur - parce que sa proximité m'est presque douloureuse - j'approche Roxas et lui passe un bras autour des épaules dans un geste que je tente de rendre quasiment affectueux. Il se raidit à mon contact.
__"Et si on allait pas plutôt discuter de tout et de rien ailleurs? Qu'est-ce que t'en dis? je lui chante, reserrant un peu ma prise sur son épaule, cependant le moins possible - juste assez pour m'assurer qu'il ne me file pas entre les doigts. On ne va certainement pas embêter Demyx plus longtemps, pas vrai, Rox?
__- Mais à quoi est-ce que tu joues?"
__Il gigote pour se dégager de moi, alors je le fais passer de force devant moi et le pousse pour le faire avancer, bien qu'il résiste obstinément, dans la direction désirée, soit l'escalier menant aux dortoirs - ma demeure permanente des derniers jours. On n'est bien que chez soi, comme qui dirait.
__"Faut-il que je reformule plus clairement ma demande afin que tu...?"
__Je perds le fil de son argumentation lorsque je m'attarde plutôt sur les marmonnements de Demyx, derrière. J'en avais presque oublié qu'il existait réellement - et non pas qu'il n'était qu'un prétexte pour quitter ces lieux et trouver un endroit plus propice à la discussion. Je lui jette un coup d'oeil, par-dessus mon épaule. Il semble que le moment soit venu de me justifier, surtout parce que Demyx est un peu trop curieux à mon goût ; aussi, je doute qu'il soit nécessaire de faire mention devant Demyx de choses qu'il n'ait pas besoin d'entendre à nouveau. Je ne suis pas du genre à tourner le fer dans la plaie inutilement.
__"C'est qu'il est fiévreux, le pauvre enfant, je lui explique, tout en désignant Roxas de la tête. Va bien falloir s'occuper de toi, mon pauvre petit, j'ajoute à l'intention du faux malade qui, d'ailleurs, ne met pas longtemps à se reconnaître.
__- As-tu seulement fini de...?"
__Je ne lui laisse pas non plus le temps d'en ajouter davantage : de ma main libre, j'adresse un bref signe de main à Demyx, en guise de salutation ; de l'autre, je précipite Roxas en direction de la sortie. Et encore une fois, je m'en tire sans trop de dommages.
__À peine aie-je refermé derrière moi les portes de la salle commune - difficile à faire, avec une seule main valide - qu'il se dégage d'un mouvement violent, hautement contrarié de l'humiliation que je viens de lui faire subir. Il se retourne pour me faire face :
__"Non mais, tu vas me lâcher et m'écouter, oui?
__- Et toi, tu vas cesser de te donner en spectacle? je rétorque, feignant l'exaspération, idée de camoufler tout l'affolement qu'il m'inspire. On monte là-haut, allez!"
__Je tente de le saisir par un bras, espérant ainsi l'inciter à se presser de grimper l'escalier ; il m'esquive vivement et passe devant moi, offusqué. De justesse, je retiens un soupir de soulagement... bien que je sache que le pire reste à venir.